Les garçons de la chanson de Sébastien Delage, Chanson de baise, est un brasier sensuel et furieux quand ceux des Garçons de l'été, invitent à tour de France de la romance, amourettes d'été, nuits calines, corps en CDD. C'est le premier envol solo de l'ancien membre de Hollydays (L'Odeur des joints), auteur d'un EP intitulé Fou, sorti sur son label Drama Queen Music, et voulu brut et sans filtre. Ces ballades pop aux reflets Dahoesques ouvrent donc la saison des plages et même doublement, car illustrées par deux clips coquins, l'un sensuel comme la nuit d'été, signé par Roger de la Société; l'autre clip animé et coloré, de Julien Hazebroucq. L'occasion de soumettre Sébastien à l'interview Roulette Ruse. Une appli, des numéros tirés en aléatoire, chacun correspondant à une question.
1. Une citation qui vous a marqué?
« Mais enfin je n’aime pas l’argent, sinon je ne le gaspillerai pas. » Ce dialogue de Jeanne Moreau dans La Baie des anges, de Jacques Demy, a plus que résonné en moi. Je suis un vrai panier percé.
14. Quels posters dans votre chambre d’enfant?
Des affiches d'Edward aux mains d’argent, Amélie Poulain, Jurrassic Park, L’étrange noël de Monsieur Jack… J’ai été très vite fasciné par le cinéma fantastique et le cinéma d’horreur. Après le bac, j’ai suivi un Deug d’Arts du spectacles à Paris VIII tout en étant pion. Puis des études d’anglais. J’ai assuré des vacations, été assistant en français à Londres. Mais au lieu de passer le Capes pour devenir prof, j’ai fondé mon premier groupe, le meilleur choix de ma vie.
10. Avez-vous l’esprit de compétition?
Pas du tout. Certains collègues l'ont et comparent les plans promo, il existe beaucoup de jalousie dans ce milieu, j’en ai fait l’expérience. Pourtant Hollydays n’a eu ni succès critique, populaire ou live. Hollydays a connu un début de truc qui s’est vite essoufflé. Le DA de Polydor, nous demandait de faire comme Angèle ou Eddy de Pretto. Du coup après la fin du groupe et vu l’expérience Universal, j’ai décidé de revenir à l’essentiel, la musique, et de monter mon propre label, Drama Queen Music - à long terme j’aimerais développer des artistes queers dans d’autres styles.
11. Un modèle?
Radiohead m’a donné envie de faire la musique. Sa propension à se réinventer dans des laps de temps courts est stimulante, artistiquement. J’ai commencé la guitare grâce à Jonny Greenwood, j’ai acheté la même Fender Telecaster, la même pédale qu’il utilisait, et j’ai appris les accords en mettant sur pause ses vidéos de concert.
1. Des rituels avant un concert?
J’ai une panoplie de slips, chaussettes, baskets fétiches.
15. La palme du style à…?
Adrianne Lenker, du groupe Big Thief… Sa façon de vivre et ce que j’entends dans ses textes me bouleverse.
36. Votre côté sombre, votre côté solaire?
Ma bipolarité s’exprime dans quasiment toutes mes chansons où j’alterne accords majeur et mineur, une couleur musicale qui me touche.
32. Qu’avez-vous acheté avec votre premier cachet?
Une basse, achetée dans un magasin, à Pigalle, ma première guitare. J’ai senti sur le champs l’appel de la musique, et je lui suis resté fidèle: elle m'accompagne sur le disque.
8. Une chanson qui vous ramène vers l’enfance?
J’écoutais avec ma grand-mère Les amoureux des bancs publics et La Cane de Jeanne, Brassens a été mon premier contact avec la chanson française. Un de mes nouveaux morceaux consacré à ma grand-mère, une femme engagée, féministe, en parle. Petit, j’ai vécu deux ans avec elle.
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