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Lison Daniel ou le choc des caractères

Dernière mise à jour : 19 juil. 2020


De très bons caractères. Opposés. Incorrigibles. Indomptables... C'est que les personnages interprétés par Lison Daniel sont légions. On rencontre au fil de son compte Instagram (lescaractères) Christelle, Yvan, Eddy, Aurélie, Candra, Julien... Autant de chroniques vidéos de personnages justes et originaux, parfois loufoques, d'autres bigarrés. Une comédie moderne imaginée par une observatrice aiguisée doublée d'une comédienne-née. Lison Daniel a suivi un parcours plein de détours - maîtrise de droit privé - et de tours par le théâtre, plusieurs écoles et des pièces classiques ( Pirandello, Brecht, Shakespeare), et bien sûr d'atours et d'atouts. Lison a une plume et du panache. Elle a déjà écrit deux séries, Faimousee et To the Edge, en cours d'adaptation. Et elle sera au générique de Belle Belle Belle, adaptation de la comédie I feel pretty de Amy Schumer, par Anne Depétrini. Et du documentaire On achève bien les gros, de Laurent Follea, Gabrielle Deydier, Valentine Oberti (Arte). L'occasion de la soumettre à l'interview Roulette Ruse. Une appli, des numéros tirés en aléatoire, chacun correspondant à une question.



8. Un souvenir d’enfance lié à au théâtre?

Quand j’avais 6, 7 ans, j’accompagnais mon amie qui était la fille du directeur du Théâtre de la Criée, à Marseille.On se baladait dans les couloirs, les coulisses, au milieu des décors. Les gens avaient l’air heureux. J’avais été marquée par une mise en scène du Malade Imaginaire, de Molière. Les costumes étaient noir et blanc, le décor en couleur. En classe de cinquième, j’ai joué une petite scène de Courteline qui a fait un carton au spectacle de fin d’année. Ma passion du théâtre vient de là, je crois.


12. Alors, comédienne: hasard ou vocation ?

En fait, j’ai d’abord développé un petit syndrome de la bonne élève, bac à 16 ans, etc. Je me disais: « on ne peut pas devenir actrice à cet âge-là, je serai peut-être journaliste. » En fait, je me suis inscrit en fac de droit, puis j’ai pris la décision de vivre à Paris pour tenter Sciences-Po, que j’ai loupé, et je me suis laisser porter par des études de droit. Et j’ai multiplié les cours de théâtre. Au moment où tous mes copains passaient le barreau, moi, j’ai passé celui du Conservatoire du Xème arrondissement et j'ai enchaîné le cours, Florent, qui ne m’a pas plu, le Studio d’Asnières, la Fonact school of activity, un enseignement basé sur le corps. Et j’ai plongé dans le grand bain des castings et des acteurs galériens.

30. Comment naît votre inspiration?

Ce sont surtout les tronches des filtres qui m’inspirent. Le visage aide beaucoup, c’est comme enfiler un costume, parfois je l’oublie complètement. Mais, par exemple, le personnage du prof de théâtre découle de tout ce que j’ai entendu et vu.



16. Des posters dans votre chambre d’adolescente?

Mon père est architecte, il avait dessiné une jolie maison, aux murs, il y avait des tableaux, mais il était interdit de coller des posters dans nos chambres - ni d’ailleurs de dîner en pyjama. J’avais quand même affiché Transformer de Lou Reed, que mon père aimait beaucoup, et moi aussi. J’ai dû l’écouter 20 000 fois.

29. Qu’avez-vous acheté avec votre premier cachet?

J’ai investi mes premiers droits d’auteur, 500 €, dans une petite photo. C’est symbolique. Mes parents on beaucoup d’objets qui marquent un chemin.


1. Plus d’amis ou d’amies?

Plus d’amies: je m’entends bien avec les femmes, je les trouve plus simples, j’aime leur compagnie, j’aime travailler avec elles. J’aime bien aussi les garçons, mais je sais qu’avec eux, je dois user de réparties et de blagues pour m’intégrer dans leur groupe. Incarner un garçon est peut-être plus facile, car je les comprends. C’est aussi très jouissif de devenir quelqu’un de si éloigné de moi, un gars barbu, gras, alors que je suis une brindille. En cela, les filtres sont parfaits. Si je portais une fausse barbe et une perruque, on remarquerait tout de suite l’effort.

26. Vos projets?

J’ai rejoint une salle d’auteur.e.s dirigée par Fanny Herrero (Dix pour cent) pour écrire une série sur le stand-up prévue sur Netflix. Jouer sur scène est une question que je me pose, non pas sous la forme du stand-up puisque que ce je fais sur Instagram est un peu un cas d’école, ce serait encore autre chose. J’aimerais inventer quelque chose de différent.

11. Un(e) artiste disparu(e) que vous auriez aimé rencontré?

Je crois que ceux que j’aime étaient un peu des salauds dans la vie, des misogynes. S’apercevoir que la personne admirée est un être médiocre, il n’y a rien de pire. Alors, non. Je préfère lire des livres, regarder des films, écouter des disques…


Instagram: @les.caracteres

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