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Jérémy Lorca: du sens et du style

Dernière mise à jour : 11 oct. 2021


©Céline NIeszawer

Un roman (Chercher le garçon), des rôles au théâtre et au cinéma, des chroniques radio (sur Europe 1), des seuls en scène (Bon à marier)... Jérémy Lorca se démultiplie mêlant l'écume de l'humour aux vagues à l'âme. Dans Viens, on se marre, on rit donc, beaucoup, et on évolue aussi dans le grand bain de la vie. Le trentenaire aux vannes pleine de sens, et de sensualité, tord ainsi le nez des bobos du Canal Saint-Martin à coups de bon mots, entre deux saillies sur l'homophobie, le terrorisme, les crises de panique ou l'aventure de la sodomie. Jérémy a du style et du fond. Il aime les défis et jouera une fois seulement un spectacle intitulé Amoureux solitaire, bilan sentimental avec des épines et des roses. L'occasion de le soumettre à l'interview Roulette Ruse. Une appli, des numéros tirés en aléatoire, chacun correspondant à une question.


12. Est-ce que l’on vous connaît à 20, 50, 80 ou 100% en voyant Viens, on se marre ?

A plus de 60% car sur scène, je mets en avant un avatar de moi-même, en tout cas une part exacerbée de ma personnalité qui me permet de rigoler de mes névroses. Beaucoup d’enfants venaient à mon premier spectacle, alors j’ai décidé d’interdire celui-ci aux moins de 16 ans, ce qui m’a autorisé à plus de liberté pour évoquer ma sexualité, la solitude, l’envie de paternité, le couple…


9. Chantez-vous dans votre cuisine, votre salle de bain, etc ?

Oui, et dans le métro aussi: Hero, de Mariah Carey, Sous le soleil du mois d’août ,de Benjamin Biolay. Je chante extrêmement bien, même si tout le monde se ligue contre moi pour dire le contraire. C’est dans les gênes. Mon grand-père, qui était chanteur dans le groupe Les Frénétiques, a eu un destin de rock star: il s’est tué dans un accident de voiture à 19 ans, la veille de sa première télé avec Johnny Hallyday.



24. Artiste, hasard ou vocation?

A 15 ans, j'habitais seul dans une ZUP, après avoir vécu avec ma mère en centre-ville. J’étais inscrit dans un lycée en zone sensible, et je me suis dit que soit je deviens la mascotte de ma classe, soit une victime type. J'en suis devenu la mascotte en développant un côté rigolo qui m’a protégé. Mais c’est seulement après deux déceptions professionnelles, une pièce de théâtre que j'avais écrite, cela s'était mal passé. Et un roman dont j'avais refusé l'adaptation au cinéma, que j’ai opté pour le seul en scène. J’ai loué un théâtre durant trois mois, et la salle s’est remplie de suite.


17. Des infos à rectifier sur votre fiche Wikipédia?

La ligne sur ma vie privée est lapidaire : célibataire et homosexuel. Mais ce n’est pas grave.



©B-BOCCAS

11. Une rencontre importante?

J'ai rencontré Hélène Ségara après un concert. Elle m’a présenté une personne de son staff qui a été mon premier petit copain. J’avais à peine 18 ans. Quand il m’a quitté, Hélène n’était pas contente. Elle m’a présenté mon deuxième copain. C’est une marieuse. Je garde une tendresse infinie pour elle. Hélène a fait un peu mon éducation sentimentale.


19. Un livre de chevet?

Dès que j’ai un coup de mou ou que je suis en vacances, je relis Bonjour Tristesse, de Françoise Sagan. Quand tu es en galère, cela met du miel dans ta vie.

10. Aviez-vous des posters sur les murs de votre chambre d’adolescent?

Non, pourtant j’étais amoureux de Véronika Loubry. Mais j’avais plusieurs classeurs consacrés à Michael Jackson, composé de photos, de portraits, d’interviews. Son univers me fascinait.

4. Une ville qui vous inspire?

Marseille reste mon grand amour, j’y vais régulièrement depuis 20 ans. Je suis sorti pendant un an et demi avec un garçon très moche - il ressemblait à un hibou - simplement parce qu’il décrochait toujours lorsque je lui téléphonais. J'ai appris plus tard qu'il m'avait trompé avec toute la région PACA.


Viens, on se marre Petit Palais des Glaces, Paris, jusqu'au 29 décembre. Et en tournée. Amoureux solitaire. Comédie de Paris, le 19 octobre. Retransmission sur France 4 dans Culture Box.

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