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Dans le smartphone de Djanis Bouzyani



(C) Fabio Revelant

Il n'y en a pas d'eux comme lui: espiègle, direct, affirmé. Et comédien spontané. En un seul film, Djanis Bouzyani s'est imposé comme le nouveau visage de la comédie d'auteur avec Tu mérites un amour, réalisé par son amie Hafsia Herzi,remarqué au dernier Festival de Cannes. Djanis incarne Ali, le meilleur pote de l'héroïne, un jeune gay exubérant, machine à punchlines, un rôle qui lui vaut une pré-nomination méritée dans la catégorie Meilleur espoir masculin aux César 2020. Le cinéma est entré un peu par hasard dans sa vie. A 17 ans, la danse qu'il pratique depuis des années le pousse à Los Angeles où il suit les cours de l'école de Debbie Reynolds. De retour à Paris, il intègre le Crazy Horse, réalise un court-métrage comique sur la burqa, Burquarnarque (2015) et trace sa route dans le cinéma. Emballées par la prestation de Djanis dans Tu mérites un amour, Sylvie Verheyde lui a écrit le rôle d’Alban, le seul garçon parmi les filles de Madame Claude, son prochain film. Et Yamina Benguigui celui du neveu d’Isabelle Adjani, dans Soeurs, avec aussi Rachida Brakni, Maïwenn et ... Hafsia Herzi. C'est la cinquième fois qu'il joue avec Hafsia, son âme-soeur. L'occasion de demander à Djanis Bouzyani de déverrouiller son smartphone.


En quoi le smartphone vous sert-il dans votre métier ?

J’enregistre mes réplique sur Dictaphone, c’est ainsi que j’ai appris les monologues assez compliqués de Tu mérites un amour. Comme je fais mille choses dans une journée et que je vois mille personnes, cela me permet d'avoir le texte dans mes écouteurs. J’ai aussi visionné des extraits de films recommandés par Hafsia, Breakfast at Tiffany 's notamment, pour éclairer le personnage d’Ali: léger mais aussi grave et profond. Moi, je joue à l’instinct et je reste attentif à la demande du réalisateur/trice. Ali est naturel dans le film, mais ce n’est pas mon naturel. Il est trop pour moi.


Regardez-vous des films ou séries sur votre téléphone?

Je regarde surtout des documentaires sur les comédiens des années trente ou quarante. J’aime cette période où les studios avaient une vision des acteurs même s'ils façonnaient leur vie privée. Je ne trouve pas cela grave, l'important est de savoir qui l’on est.





Un SMS envoyé récemment?

Avec Anthony Bajon, on s’échange beaucoup de photos marrantes de duos d’acteurs, Bourvil et De Funès ou Laurel et Hardy. On aimerait bien former un tandem au cinéma. Sur les photos des César on pose d’ailleurs ensemble.Sinon, Hafsia et moi on s’envoie environ quinze fois par mois la scène de Romy Schneider et du photographe, de L’Important c’est d’aimer.


Les trois artistes de votre playlist?

Leonard Cohen, Anthony and the Johnsons et La Callas. Ils me plongent dans un état conscient de mélancolie qui m'entraîne dans un moment dépressif. J’écoute aussi Cat Power, du raï, Cat Stevens ou Sinatra que m’a fait découvrir Ali Mahdavi lorsque j’ai travaillé avec lui au Crazy Horse. Il m’a beaucoup appris, il m’a transmis une vision, un esthétisme, le goût de l’art. Une autre éducation s’est rajoutée à celle du milieu où j’ai grandi, dans la cité. J’ai arrêté l’école en cinquième puis commencé la danse, je n’avais pas envie de travailler chez McDO. A 17 ans, je suis arrivé à Los Angeles avec 2 nuits de motel devant moi. J’y suis resté 9 mois.



Des comptes Instagram que vous suivez avec attention?

Celui de Serena Williams depuis toujours. J’ai beaucoup joué au tennis grâce aux bons de la CAF. Ali Mahdavi parce que j’aime son travail, ses obsessions, sa méticulosité. Old Hollywood fans, j’adore Cary Grant. Certains humoristes comme Jérémy Lorca.


Le hashtag qui vous ressemble?

# VotezDjanis à l’intention des membres de l’académie des César.


Votre dernière recherche Google?

Comment gronder votre chat. J’ai adopté deux chatons de trois mois, Oscar et César. Et aussi les paroles de La Nuit, je mens, d’Alain Bashung. Des vidéos de Radiohead, Yves Montand, Françoise Hardy sur YouTube.


Une icone dandy?

Clark Gable, Cary Grant, Humphrey Bogart. Ils ont davantage de style selon moi que Brando ou James Dean. Quand je travaillais avec Ali Mahdavi, il exigeait que l’on soit toujours tiré à quatre épingles. J'aime bien poser en costume pour les photos, au quotidien, je m'habille plus cool.




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