Un trait de Bashung, deux lignes de Capdevielle... Voici Austyn Cekomcakonmapel signale son profil Linkedin. Son cévé musical se décline plus concrètement avec un nouvel EP, Désordres, écrit par lui et réalisé par Denis Clavaizolle (Jean-Louis Murat, Daniel Darc). De la pop roborative ou des ballades countrysantes portées par sa voix de basse, chaloupée et enveloppante. Le lyonnais d'adoption - originaire de Soissons - passé par le groupe rock a aussi signé naguère un duo avec Robert, écrit pour Tigane... Désordres le projette sur une route chargée d'ombres ou éclairée par les sunlights d'origami. L'occasion de soumettre Austyn à l'interview Roulette Rus . Une appli, des numéros tirés en aléatoire, chacun correspondant à une question.
11. La chanson, hasard ou vocation?
Je ne suis pas né dans une famille de musiciens, mais mon attirance pour la musique est arrivée relativement jeune. J'ai pu suivre des cours de guitare à l'âge de 8 ans. Des cours classique délaissés au profit de tablatures, pour écrire mes propres chansons. J'ai eu mes premières expériences de scène en groupe, c'était plus facile d'oser à plusieurs, j'en avais besoin avant de me lancer en solo. Je ne savais pas trop où j'allais, je suivais simplement «un besoin» puis, au fil des rencontres, j'ai vu que cela pouvait devenir plus sérieux. Au même moment je décrochais de mon parcours scolaire alors l'envie de me consacrer entièrement à la musique s'est vite imposée.
1. Votre premier quart-d’heure de gloire?
Durant mes années Lycée, nous avons joué avec le groupe au festival «Les 24h heures de l'Insa». C'est la première fois que je partageais la scène avec des groupes dont je connaissais les albums. L'excitation est toutefois très vite retombée, nous avons donné le surlendemain un concert dans un bar vide.
9. Chantez-vous dans votre cuisine/salle de bains?
J'aime cuisiner en écoutant un disque, sûrement trop fort, et chanter à tue-tête. Seul ou en dînant avec des amis venant dîner, on se retrouve autour d'un Nino Ferrer ou Dick Annegarn, par exemple.
17. La musique est-elle cathartique?
C'est certainement très cliché, mais oui, c'est ce que j'ai trouvé dans l'écriture. J'étais plutôt un enfant renfermé, puis, dans un moment difficile j'ai suivi cette voie pour m'exprimer. J'ai d'abord beaucoup écrit, sans y associer systématiquement de mélodies. C'était un jardin plutôt secret, puis le partager a été un soulagement. Ça m'a aidé à trouver une place au milieu des autres. Aujourd'hui la passion est intacte, l'exercice est toutefois plus léger. Il reste essentiel.
2. Comment naît l'inspiration?
D'un fragment: un bout de mélodie ou plus souvent un phrase, inspirée d'un vécu ou d'une esthétique. Un fragment auquel je pense en boucle, jusqu'à ce que vienne le déclic de ce qui sera sculpté autour. Ce moment particulier de plaisir où la suite logique arrive naturellement. Alors on tire sur le fil, on déroule.
36. Une chanson, un disque qui a changé votre vie?
J'achetais chez un buraliste près de mon collège des sucreries et des disques au goût parfois douteux; un jour mon choix s'est porté sur le magazine UP!, qui n'existe plus aujourd'hui. Il contenait un Cd-Rom avec différents clips. J'ai recherché les disques de la plupart des artistes de cette fameuse compilation. Suède, Blur même l'album pop Paradise Lost...
14. Un film/un livre de chevet?
Deux jours à tuer, une façon de départager ma difficulté à choisir entre Albert Dupontel et Jean Becker. Sinon une pile de «San Antonio» (Frédérique Dard), j'ai été totalement accro, j'ai dû en lire une bonne centaine et je m'y replonge encore régulièrement.
28. Une histoire derrière votre nom d'artiste?
Dans ma bande d'amis à Lyon, on avait tous un surnom qui n'avait rien à voir avec nos prénoms. Le mien, c'était Austyn. Avec le temps les amis sont partis, ce surnom est resté et est devenu naturellement mon nom de scène.
E.P: Désordres
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