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Alexandra Stréliski: de Spotify aux Oscars

Dernière mise à jour : 28 mars 2020

La pianiste néo-classique québécoise révélée par internet publie Inscape, son deuxième album huit ans après Pianoscope, des collaborations avec le réalisateur Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club), et 25 millions de streaming.


Racontez-nous le parcours incroyable de Pianoscope?

Le disque a été publié en 2010 sur Bandcamp {site de musique en ligne} puis en 2014 sur Spotitfy et le bouche à oreille s’est amplifié jusqu’à aujourd’hui. les chiffres donnent le tournis: 25 millions de streaming. En ce moment, les morceaux tournent à 2 millions d’écoutes par mois. Une équipe de trente personnes travaillent sur le projet. Sans internet, personne ne me connaîtrait. C’est sur Bandcamp que le réalisateur Jean-Marc Vallée a découvert Pianoscope et retenu un morceau pour Dallas Buyers Club. Je regardais la cérémonie des Oscars où le film était nominé {et a obtenu 6 Oscars, dont meilleur film et meilleurs acteurs}. Je suis tombée des nues: ma musique jouée en live devant Meryl Streep, Martin Scorsese, Bono… Jean-Marc a ensuite choisi mes compositions dans plusieurs de ses films, bande-annonces ou séries (Demolition, Big Little Lies, Sharp Objects). Je ne l'ai rencontré que cette année: c'est un gentleman à la grande force émotive.


Pourquoi huit années séparent Pianoscope de Inscape?

J’ai traversé une période difficile, un burn-out qui signifiait sans doute que je n’étais plus à ma place dans la vie que je menais; j’ai quitté mon travail dans un studio de musique pour des publicités, déménagé cinq fois - mon piano s’est même retrouvé dans la maison de Chilly Gonzalez que je louais. J’ai beaucoup marché à Montréal ou Paris, contemplé, médité, cuisiné, je suis passionnée de cuisine. Inscape est né de cette période transitoire: je m’exprime par le piano et analyse mes états d'âme ensuite, en m’écoutant.


Que signifie ce titre?

Inscape est un concept du poète Gerard Manley Hopkins: le point unique de chaque individu, la singularité. C’est aussi une façon d'explorer son monde intérieur. Et encore, la recherche de son unicité pour se rapprocher de ses semblables.


Est-ce vous, le cosmonaute dessiné sur la pochette?

Ce cosmonaute imaginé par l'illustratrice Elisabeth Gravel en Islande se prépare à voyager mais on peut aussi embarquer avec lui dans son paysage intérieur. Elisabeth a conçu un dessin par morceau et nous les avons assemblés d'une façon aléatoire pour en créer un seul. Le décor du spectacle d'Inscape signé par le Cirque Roux, tient dans une valise, aucun excédent de bagage.


Comment définiriez-vous votre style?

De la musique néo-classique avec des structures pop. La musique académique, codée ne m’intéresse pas. Je m’inscris dans ce mouvement où figurent notamment Chilly Gonzales ou Olafur Arnalds. Même si j’ai suivi de lourdes études musicales {au Conservatoire de l'Université McGill, à Montréal}, et écrit des arrangements pour orchestres, je compose de manière intuitive. La musique reste une réponse émotionnelle à une rencontre, à un évènement, à une discussion.

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